J’étais au CES avec la délégation de l’@AFRC. Cette année j’ai assisté à des conférences, des interviews d’auteurs et questionné des exposants avant que la foule compacte envahisse les allées. Je vous livre mon retour sur cet immense salon qui n’est que le reflet d’un monde hyperactif qui tente, dans le désordre mais avec tant de créativité, de se réinventer.
1. LA RÉSILIENCE – La planète est sous tensions. Changement climatique, terrorisme, crises migratoires, Cyber-attaques… Le CES présentait des solutions pour maîtriser l’adversité, résister et en réduire les impacts. Solutions de bio-climatisation, mobilité en conditions extrêmes, solutions de communications en situation d’urgence…
2. LET’S GO HUMAN – La diversité et l’inclusion sont de nouvelles préoccupations et la parité s’impose enfin dans les conférences. Le CES fait de nous les témoins d’un début de réconciliation entre science et conscience. Humanisme ou réalisme économique ? Pour passer des laboratoires aux usages il faudra inclure les minorités, les populations fragiles et classes moyennes qui montrent des signes de défiance. Sans oublier les pays émergents et leurs démographies galopantes, terrains des prochaines batailles commerciales.
3. LA CONFIANCE – L’éthique est au centre des débats. Avec les scandales liés aux fuites de données c’est l’heure de la transparence pour les entreprises qui doivent regagner la confiance des clients. L’EUROPE consciencieuse a le RGPD, la CHINE technophile se moque des libertés individuelles et l’AMERIQUE opportuniste semble vouloir se différencier en offrant le meilleur des deux mondes.
4. SMART EVERYTHING – L’intelligence artificielle est omniprésente, puissante mais discrète. Elle symbolise la convergence dans un monde transversal où c’est la fusion des technologies qui crée la valeur. Elle explose les frontières entre le réel et le virtuel, le hardware et le software…. Rien ne lui résiste : elle anime tous les objets, sublime toutes les expériences et oblige à tous les mariages de raison.
5. SMART PLACES – Smart City et Smart Home sont des prétextes pour nous projeter dans l’expérience utilisateur et citoyenne du futur. Ces lieux accueillent des écosystèmes ouverts et innovants qui favorisent la combinaison des technologies. Même l’habitacle de la voiture connectée devient un lieu où l’expérience émotionnelle est sublimée.
6. SMART SHOPPING – La Beauty Tech offre les meilleurs exemples de personnalisation avec ses miroirs connectés et des solutions de conception de cosmétiques à domicile. L’expérience d’achat est cashless, seamless, frictionless dans un monde phygital où la technologie brise toutes les frontières. Le passage en caisse tente de devenir un vieux souvenir et des stores mobiles veulent s’imposer dans la rue.
7. SMART INTERFACES – Les interactions deviennent de plus en plus intuitives. La voix, le toucher, le regard permettent d’interagir sans efforts avec son environnement. Les technologies (biométrie, réalité virtuelle…) convergent vers des interfaces pour obéir aux désirs du consommateur. C’est l’enjeu de la concurrence entre Google et AMAZON. Ils multiplient les devices et les partenariats pour mettre en scène leurs assistants dans des espaces connectés où ils s’intègrent dans les voitures, les frigidaires, les fenêtres…
8. PARTENARIATS & ÉCOSYSTÈMES – Le modèle des écosystèmes s’impose pour satisfaire des clients pressés et paresseux qui cherchent un point de contact unique. Grâce à l’interopérabilité, les acteurs économiques s’organisent autour de réseaux centrés sur l’usage. Effet réseau et création de valeur sont assurés mais ce nouveau modèle questionne des choix stratégiques pour des marques dont l’enjeu est de garder le lien avec le client.
9. L’ENTREPRISE ÉTENDUE – L’année dernière ALI BABA présentait son programme ET Brain déclinable à l’infini dans chaque secteur économique (ET Industry, ET environnement…). Cette année J.D COM présente le « boundariless retail »: personnalisation, cashless store, livraison par drones … Pourquoi se priver quand data, IA et robotique permettent de maîtriser toute la chaîne de valeur et construire des empires ?
10. LET’S SOLVE THE INSOLVABLE – Le CES est aussi la caverne des alchimistes et des demi-dieux. L’homme veut quantifier, surveiller et maîtriser toutes les activités. Le « solutionnisme » touche tous les domaines : Sleep Tech, Baby Tech… On transforme l’air en eau, on régule la température des villes, on maîtrise les coûts de santé des populations vieillissantes et on organise les transports devant des états partenaires ou spectateurs qui observent sans regrets les entreprises répondre aux besoins de leurs citoyens.