Couverture du livre "Uberisationon" de Denis Jacquet et Grégoire Leclerc

Uberisation : Un ennemi qui vous veut du bien ?

Uberisation : Un ennemi qui vous veut du bien ?
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Facile à lire
Intéressant

Il n’est pas nécessaire d’innover technologiquement pour dérouter un marché. Il est en revanche indispensable de proposer une innovation dans la chaîne de valeurs.  Le disrupteur classique est en fait celui qui attaque un marché aux situations établies et le bouleverse avec une proposition de valeur inédite, attendue par le consommateur souvent déçu par l’offre existante 

 


Les 3 idées clés

  • L’uberisation est un phénomène qui permet à des nouveaux entrants d’innover dans les modèles d’affaires en captant de la valeur sur des marchés détenus par des acteurs traditionnels.
  • A cette révolution s’ajoute la révolution de la consommation et des modes de travail qui en fait une révolution culturelle irréversible car les clients, la jeunesse et les classes sociales défavorisées y trouvent un intérêt.
  • Les pouvoirs publics doivent s’attacher à réinventer le modèle social, la manière de réguler pour faire de cette révolution un progrès.

Expérience de lecture

J’ai échangé avec Denis JACQUET sur le sujet de l’Uberisation début 2016 en pleine crise entre VTC et taxis. Il était passionné par ce sujet et s’était forgé son opinion à travers des dizaines de discussions avec des chauffeurs Uber le temps d’une course. La France découvrait à la fois les bénéfices de ce nouveau service et le tsunami économique et social que constituait l’économie de plateforme.  Objet de toutes les conversations, alimentant tous les fantasmes, le sujet de l’ubérisation polarisait les débats, le monde du travail et la société. C’est dans un contexte d’urgence politique que Denis Jacquet et Grégoire Leclercq s’attachèrent à vulgariser ce phénomène et à proposer des solutions concrètes. Les auteurs sont convaincus qu’il est impossible de se passer d’un système qui donne à des jeunes exclus une possibilité d’avoir une activité à défaut d’un travail et de transcender pour la première fois le carcan, ne serait que symboliquement, du déterminisme social qui les emprisonne. Les auteurs s’adressent à nos élites prisonnières de reflexes historiques de corporatisme et de clientélisme pour les inviter à s’attaquer a ces nouveaux sujets.

Mon conseil : C’est un livre très pédagogique qui offre en plus la possibilité de télécharger 10 vidéos d’interviews via QR code ou via Shazam. J’ai trouvé ce livre très intéressant. Les auteurs sont modérés et pragmatiques. Ni technophiles ni technophobes, ils font une analyse courageuse sans concessions et proposent des solutions concrètes. Ces propositions sont souvent libérales mais le dessein est profondément humaniste.


Résumé

L’uberisation est un phénomène qui permet à des nouveaux entrants de bousculer les acteurs traditionnels en innovant dans la chaine de valeur avec pour effet d’imposer de nouveaux modèles d’affaires. Elle permet ainsi à des « barbares » qui n’ont ni actifs ni stock de fragmenter les richesses et de capter de la valeur sur les marges des acteurs en place.

L’Uberisation s’impose à tous les secteurs et dans tous les pays. Elle bouscule les rapports de force sur le plan économique, mais porte aussi en elle les germes d’une rupture dans les rapports sociaux. Elle suscite des craintes car c’est un phénomène complexe à appréhender, jamais identique, surtout parce que nous percevons bien que le potentiel d’activités à « desintermedier » est infini. Les acteurs traditionnels font l’Autruche, mais le mouvement est irréversible. Car la convergence avec le bouleversement de la consommation et du monde du travail fait de cette révolution numérique une révolution culturelle.

Les clients mis au centre de ce mouvement établissent désormais un standard minimal de service, fondé sur  l’immédiateté, la simplicité et surtout la transparence, en rétablissant la symétrie de l’information. Les travailleurs issus de classes sociales défavorisées sans emploi y voient enfin une chance d’accéder à une activité, de s’intégrer socialement et de briser enfin le déterminisme social.

 

Ce système répond aussi au besoin d’indépendance d’une nouvelle génération de travailleurs qui préfèrent s’exploiter eux-mêmes plutôt que d’être exploités par des autorités qui, en échange d’une prétendue liberté, ne leur donnent pas  en retour la sécurité promise.

La France est particulièrement sensible à l’Uberisation car elle est marquée par des réflexes corporatistes de « rentes organisées ». L’état pourrait y trouver l’opportunité de créer de la valeur à moindre coût pour ses citoyens. Il préfère pour préserver sa puissance faire des compromis pour gagner du temps. Les auteurs invitent le législateur à renoncer à tout régir, et plutôt à donner un cadre fiscal et social. Car la loi ne pourra pas suivre la vitesse de ces changements. Il s’agit juste de donner un cadre pour protéger les plus faibles et de réconcilier deux modèles qui s’opposent.

Les auteurs appellent à la solidarité entre états et acteurs du privé pour fonder un nouveau pacte social et réinventer l’éducation, la fiscalité, la protection et le dialogue social. En effet, ces populations éclatées ne peuvent se rassembler et structurer la recherche de solutions. Les auteurs proposent des solutions très concrètes : renforcer la force de la présomption d’indépendance économique pour les chauffeurs de VTC, fusionner le RSI et le régime général, réfléchir au revenu universel de base…

Les auteurs adoptent une démarche constructive, positive et pragmatique.  L’objectif ultime c’est de mettre l’innovation au service de l’intérêt collectif. Cette nouvelle économie peut aussi porter en elle les germes d’un fonctionnement plus démocratique, solidaire, égalitaire et durable.

 

Interview exclusive de Denis Jacquet pour EDR  https://ere-digitale-en-resumes.com/wp-admin/post.php?post=5759&action=edit

Pour aller plus loin…lors de l’événement de l’Observatoire COM MEDIA



A propos de l'auteur

Denis Jacquet est entrepreneur (Edufactory), investisseur (Entreprise et conquête) et président de Parrainer la croissance, une association d'aide aux PME.

Grégoire LECLERCQ est le président de la fédération des auto entrepreneurs. Il est aussi Directeur de la Relation Client du Groupe EBP.


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