Qu’est-ce qui distingue Michel SERRES des autres philosophes :
Michel SERRES est un philosophe généraliste, original et pragmatique. Il était passionné par la mutation de notre monde et a très vite compris qu’avec l’avènement de la révolution de l’information et de la connaissance nous devions créer des passerelles entre les cultures, entre les générations et entre les chronologies qui construisent la trajectoire de l’humanité.
Visionnaire, il a anticipé toutes les mutations de notre société : il a proposé le contrat naturel il y a 30 ans pour réconcilier l’homme et la nature, il a inventé il y a près de 10 ans un personnage féminin pour incarner la mutation de notre société et symboliser l’avènement du premier véritable « individu » de l’humanité.
Comment Michel SERRES analyse la mutation de notre monde et le rôle des nouvelles générations ?
Michel Serres s’est très vite intéressé à la révolution de l’information et de la communication qui change notre rapport au monde. Loin de nos regards moralisateurs sur une génération individualiste et narcissique, Michel SERRES a beaucoup de tendresse pour la nouvelle génération qui porte la responsabilité de tout réinventer.
Selon lui même l’individualisme a des bienfaits : c’est un symbole de l’homme qui se libère des aliénations constituées par les communautés et par la cuirasse d’un corps souffrant. Il croit aux nouvelles générations qui doivent réinventer le monde et construire des nouvelles appartenances.
Michel SERRES est-il vraiment un philosophe béat ?
Michel Serres était un grand optimiste, convaincu que chaque révolution apporte des bénéfices même s’il y a inévitablement des coûts associés. Il regrette le pessimisme de l’occident vieillissant et rappelle que nous n’avons jamais vécu dans une société aussi douce. Seule la destruction de la nature par l’homme le rend pessimiste.
Michel SERRES n’est pas vraiment un optimisme béat, il est rationnel et réaliste. Il tenait à commenter l’actualité avec assez de recul pour garder l’optimisme et la confiance en l’avenir. « J’ai été abonné au Monde- je le lisais tous les jours. Et je n’y trouvais que des mauvaises nouvelles ! Au bout de trente ans de cette lecture, on m’a annoncé que venaient de s’achever les Trente Glorieuses ! A lire le journal, je croyais avoir vécu les Trente Epouvantables ou quelque chose comme ça… ».