L’entreprise altruiste

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, Octobre 2019
L'entreprise peut-elle avoir une finalité sociale ?
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Facile à lire
Intéressant

…ces entreprises ont choisi de se mettre progressivement au service de tous leurs interlocuteurs, sans subordonner ce choix à leurs propres intérêts économiques. Elles servent ces « autres » de l’entreprise sans condition (…)  Étonnamment – ou plutôt naturellement-, en devenant une force de progrès social sans condition , elles ont toutes connues et connaissent encore un remarquable développement économique.


Les 3 idées clés

  • A chaque nouvelle révolution qui impacte son organisation, l’entreprise tente de trouver l’équilibre précaire entre les impératifs financiers et la création de valeur sociale.
  • Certains patrons ont décidé d’innover en faisant de la création de la valeur sociale une finalité et en mettant en place des pratiques organisationnelles en rupture pour se mettre au service du bien commun.
  • Ils articulent l’ensemble de leurs activités de cœur de métier pour servir les hommes (clients, fournisseurs, communautés locales, actionnaires…) sans condition et obtiennent de manière indirecte des résultats économiques exceptionnels.

Expérience de lecture et avis :

J’aime voir la liste des essais récemment publiés, les titres suffisent à dévoiler ce que notre société est prête à entendre. Après « L’Entreprise libérée » en 2017, voilà le temps de « L’Entreprise altruiste ». C’est dommage que ce livre soit trop long et répétitif et que les cas d’entreprise soient trop nombreux et détaillés. Ce livre a malgré tout le mérite d’aborder un thème passionnant qui heurte notre esprit rationnel borné par des biais culturels qui nous empêchent de penser l’entreprise comme un lieu de relations sociales authentiques.

Je retiens surtout qu’une fois de plus nous n’avons rien inventé : la recherche de sens et de bien-être en entreprise et les questionnements sur sa gouvernance ont toujours existé. Chaque époque invente ses propres solutions pour trouver l’équilibre précaire entre aspirations sociales et impératifs économiques.  Certes la complexité s’accentue à notre époque du fait de la concomitance et l’urgence des défis à relever.  Mais au final l’Homme ne change pas, il vient dans l’entreprise avec ses besoins fondamentaux de confiance et de liberté et se nourrit définitivement de sa relation aux autres.

Le résumé : 

Depuis la révolution industrielle chaque nouvelle mutation technologique a durcit les rapports de force dans l’entreprise et accentué la pression des investisseurs pour obtenir plus de profits.  Chacune de ces étapes a généré de nouveaux conflits. Notre époque s’inscrit dans cette suite de mutations avec la financiarisation de l’économie, la violence de cette nouvelle période de « destruction créatrice » et l’émergence en occident d’une nouvelle génération « post-matérialiste » qui nous impose de nouvelles réflexions sur ce sujet.

Depuis le début du 19 ème certains patrons ont déjà tenté de faire face à la contestation ouvrière puis au malaise de leurs salariés. Les solutions proposées ont pris différentes formes : paternalisme, philanthropie et plus récemment la démarche RSE. Ces démarches ajoutent généralement une orientation sociétale aux activités existantes.

Ce livre relate l’histoire de patrons qui innovent de manière radicale en réorganisant leur cœur d’activités et l’ensemble du processus de production pour servir de manière « authentique et inconditionnelle » leurs salariés, leurs clients ou leurs fournisseurs. Certains patrons vont encore plus loin pour le bien commun : ils ont mis leur entreprise au service de la communauté locale, de la pérennité de leurs territoires, de la transmission de leur savoir-faire aux nouvelles générations ou même de la réinsertion de délinquants. Ils font du profit un résultat et pas une recherche en soi, ils ne subordonnent pas la création de valeur sociale aux impératifs économiques. 

Ils ont parfois été traités d’utopistes, de syndicalistes radicaux ou d’hypocrites et pourtant leur démarche n’a pas la prétention de changer la société. Ils agissent sur des sujets précis et choisissent d’impacter des personnes concrètes. Ils ont souvent innové sans idéologie en opérant des ruptures radicales dans les pratiques organisationnelles :  décentralisation radicale, suppression des reportings et des budgets … Tout ceci est permis par la construction d’une culture d’autonomie, de responsabilité et de confiance.

Ces démarches n’ont pas été simples mais ces patrons en ont tiré des « bénéfices collatéraux ». Ils ont été récompensés par la fidélité des clients, la « diffusion exponentielle de la confiance », la prospérité économique, la construction d’avantages concurrentiels et même parfois en réussissant à convaincre les actionnaires de renoncer à leurs dividendes pour partager leurs visions.

« Et si, enfin, comme l’ont fait toutes les entreprises altruistes, votre entreprise, grâce à cette création de valeur sociale, s’inscrivait dans une prospérité continue, s’enrichissait en donnant tout ? On dit qu’avec des si, on peut refaire le monde. Exactement ».

 

 



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