Commentaires et avis :
J’ai dévoré ce livre comme un roman même s’il s’agit hélas d’une histoire vraie. Je ne comprends toujours pas comment une telle imposture a été possible dans un secteur aussi réglementé et comment un individu a pu, seul, mettre en danger la vie de tant de patients. Par ailleurs, je ne suis pas convaincue de la crédulité des « victimes » ce cette imposture… L’auteur aurait pu s’interroger sur la complicité consciente ou pas des investisseurs, des médias et des membres du conseil d’administration. Je vous conseille la lecture de ce livre. Il est intéressant et vous apprendrez beaucoup sur l’écosystème des start up de la silicon valley.
Le résumé :
Elisabeth HOLMES avait tout pour être la nouvelle Steeve Jobs qu’elle admirait tant. Son arrivée dans l’écosystème des start up de la silicon valley réunissait tous les ingrédients de la success story idéale : une jeune femme ambitieuse de 19 ans ans qui avait quitté les bancs de Stanford pour créer sa propre entreprise avec une promesse révolutionnaire qui allait changer la vie de millions de personnes.
Elisabeth HOLMES lançait en 2003 la start up Theranos qui devait capter la valeur du marché très juteux des analyses médicales. Le produit, un dispositif de tests sanguins (« IPod de la santé ») se présentait sous la forme d’une plateforme portative multi analyses qui permettait de faire des prélèvements sanguins de manière indolore à partir d’une seule goutte de sang et obtenir des résultats disponibles en 30 minutes. Pour les laboratoires pharmaceutiques cela permettrait d’évaluer les réactions aux essais cliniques et personnaliser les dosages sur mesure. Pour des les chaînes de pharmacies Walgreens et les supermarchés Safeway c’était une opportunité de se diversifier et de démocratiser l’accès aux analyses de sang.
Mais en réalité le dispositif était trop complexe et resta des années au stade de prototype n’ayant fait l’objet d’aucun test de validation : le produit était sensible à la température extérieure, affichait des messages d’erreur sur le lecteur et produisait des résultats erronés… Déterminée à tenir sa promesse, Elisabeth HOLMES annonçait des résultats truqués (dilution des échantillons, analyses effectuées sur des machines traditionnelles…) sans s’embarrasser des questions éthiques liées aux préjudices éventuels pour les patients.
Pendant 10 ans Theranos a organisé une vraie imposture pour convaincre des fonds de capital risque de participer à investir : falsification des performances financières, fausses démonstrations, faux rapports, promesses de contrat en cours de négociation. Elle réussira à lever plus de 700 millions de dollars et THERANOS atteindra une valorisation de 9 milliards de dollars.
Pour préserver le secret le plus longtemps possible Elisabeth HOLMES utilisait des modes de management très particuliers : harcèlement, culture du secret, paranoïa et espionnage des salariés. La turn over exceptionnel de ses équipes, et les soupçons de ses premiers clients face aux constats de résultats d’analyses incohérents ont progressivement éveillé les soupçons et donné lieu à une enquête du journaliste d’investigation John Carreyrou malgré les nombreuses manœuvres d’intimidation dont il a été l’objet.
En 2018 la Securities & Exchange Commission (SEC) évoque une « fraude élaborée », Elisabeth Holmes et son ancien bras droit, Ramesh Balwani, sont inculpés pour escroquerie par le procureur de Californie du Nord.