P@roles d’experte Education : Judith ANDRES

Le fil rouge des activités de Judith ANDRES est celui du développement des personnes, les étudiants, au travers de la Chaire, et les professionnels en exercice, tant par le coaching que par l’enseignement. Judith est familière des industries des technologies et des médias, dans lesquelles elle exerce depuis plus de 20 ans, et cela la conduit à naviguer confortablement dans les turbulences actuelles, car ces industries ont toujours su développer l’agilité, l’experimentation et l’incertitude.


EDR – La certification « Digital Leadership » de l’ESSEC est une formation continue ouverte aux professionnels. Quelles compétences viennent-ils chercher ?

Judith ANDRES : Les participants de ce programme ont en commun une solide expérience de l’entreprise et une confrontation aux enjeux de la transformation culturelle qui se joue depuis quelques années sous l’impulsion notamment de la technologie. Ils expriment une double attente, stratégique et opérationnelle. Ils sont à la recherche d’une consolidation de leur vision en profondeur du sens que doit prendre le changement dans leur contexte, leurs organisations. Mais ils savent aussi que les grandes directions se prennent au travers d’actions concrètes, qui doivent elles mêmes incorporer les codes, répondre aux attentes et embarquer les outils les plus innovants, en particulier pour assurer l’adhésion du plus grand nombre aux projets de transformation numérique

EDR – Sur les formations initiales avez-vous déjà intégré des approches pédagogiques et des outils innovants :

Judith ANDRES : L’Essec a été pionnière de ces méthodes et a exploré et développé de nombreuses innovations pour accompagner les étudiants dans une nouvelle pédagogie. Bien au-delà des Mooc, qui sont présents de longue date à l’Essec et notamment au travers d’un accord important avec Coursera, la pédagogie incorpore des approches très originales, comme le principe du Build Your Own Course (BYOC), au travers desquels les étudiants plébiscitent, par des voies digitales, les cours qu’ils considèrent utiles à produire pour eux, puis les enseignants dont la proposition leur parait la plus pertinente, c’est une approche qui montre la puissance non seulement de la technologie mais d’une nouvelle approche dans la collaboration, l’intelligence collective et une forme d’ouverture très moderne. Les exemples sont nombreux qui permettent aux étudiants de développer des initiatives et de la culture digitale, au travers par exemple des hackathons organisés sur le campus, des outils notamment video qui leur sont mis à disposition dans le FabLab ouvert sur le campus il y a déjà plusieurs années. L’école est plongée dans la révolution pédagogique sur tous ses campus dans le monde.

EDR- Dans son livre « La guerre des intelligences » Laurent Alexandre expose une vision transhumaniste de l’éducation. Qu’en pensez-vous ?

Judith ANDRES : Plusieurs théories s’affrontent actuellement et je crois surtout qu’il est interessant de beaucoup lire, écouter les chercheurs et contribuer nous-mêmes à cette recherche dans nos domaines, pour développer la transdisciplinarité et savoir réagir à cette complexité du monde. Bien sur que la technologie peut dépasser les compétences humaines sur bien des sujets, la question est celle de ce qui fait de nous des femmes et des hommes d’émotions, de créativité, de surprises et de relations. Je crois qu’il faut cultiver de quoi savoir réfléchir (mobiliser des concepts, faire des liens, exercer l’esprit critique, s’interroger et chercher….) et savoir interagir et exercer les pouvoirs excpetionnels qui nous sont donnés de partager, s’entraider, collaborer et donner sans raison.

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